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arbres, puis des murs. Comme je ne m’appelais pas Mousson et que personne ne pouvait deviner que je prendrais ce nom-là un jour, j’avais pour amies tout ce qu’il y avait de mieux dans le couvent en fait de pensionnaires. Des filles de banquiers, des filles de marquis ! Enfin, de jolies connaissances. Il y en avait une surtout qui m’adorait : Adèle. Adèle de Lamprade. Les deux sœurs, voilà ce que nous étions. Qui voyait l’une, voyait l’autre. Quand on nous cherchait, on était bien sûr de nous trouver ensemble dans quelque coin du jardin, assises au pied d’un arbre, et nous racontant tout bas des histoires, des histoires à n’en plus finir. Si bien que j’étais très contente, moi, au couvent, et que je n’aurais pas