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Des vers où l’extase déborde,
Des vers où le caprice torde
Comme il veut les mètres divers ;
Des vers où le poète oublie
Tout, hormis la sainte folie :
Des vers, enfin, qui soient des vers !

Viens donc, Ronsard, maître, et me livre
Toutes les splendeurs de ton livre
Radieux comme un ostensoir ;
Dans tes bras je me réfugie,
Et veux, divine et noble orgie,
Être ivre de rimes ce soir !


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LES BOHÉMIENS


Vous dont les rêves sont les miens,
Vers quelle terre plus clémente,
Par la pluie et par la tourmente,
Marchez-vous, doux Bohémiens ?

Hélas ! dans vos froides prunelles
Où donc le rayon de soleil ?
Qui vous chantera le réveil
Des espérances éternelles ?