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blement l’influence directe de Théodore de Banville et de Charles Baudelaire, ne saurait être comparé aux vers achevés plus tard par Glatigny, lorsque, viril et devenu grave, moins peut-être à cause de ses longues souffrances qu’à cause du bonheur de s’en voir consolé par une aimante et dévouée épouse, il put recueillir son cœur et son esprit dans des poèmes plus proches de la sorte de perfection à laquelle il lui était permis d’aspirer. Mais que d’éclat déjà et de luxe ! quel magnifique lyrisme dans ces strophes parisiennes et païennes ! Je l’ai dit : la nouvelle Muse avait le tort de venir après celle de Théodore de Banville ; mais, pour être de la suite de Diane, les nymphes de Thrace n’en sont pas moins belles. À l’époque où il fut publié, ce livre dépourvu de la niaise sensiblerie qui déshonorait alors la poésie, et révélant un artiste soucieux des nobles formes, dut paraître remarquable et l’était en effet. Il conserve l’honneur démarquer une date heureuse dans l’histoire poétique de ces dernières années.

Vous entendrez avec plaisir quelques fragments des Vignes folles.