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moins cruelles, content de tous les hommes, même des plus mauvais, empruntant quelquefois cent sous, mais espérant rendre des trésors, probe d’ailleurs, hautain parfois, n’entendant pas raillerie sur certaines choses et brave d’une bravoure française, écervelée et spirituelle. Une fois il eut un duel. Pour quelque Zerbinette, pensez-vous ? non point ! pour l’un de ses maîtres qui avait été insulté dans un article de journal. Eh bien, le matin de ce premier duel, se souvenant de ses mésaventures de comédien quand il créait en province quelque rôle nouveau, il s’écria, comme la balle de son adversaire lui passait près de l’oreille avec un petit bruit vif : « Il était dit que je serais sifflé à toutes mes premières ! »

Une joie le soutint dans ces pénibles jours. Grâce à la générosité d’un ami — je remercie ici M. Ernest Rasetti au nom de tous ceux qui ont aimé Albert Glatigny — il put enfin voir imprimé le manuscrit qui lui gonflait la poche — celle sous laquelle le cœur bat — le jour de son arrivée à Paris. Il publia les Vignes Folles.

Certainement, ce premier recueil, étourdi, violent, en désordre, et où se montre trop visi-