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Poètes, quelle strophe chantez-vous ? la sienne ! Dramaturges, à qui devez-vous le drame ? à lui ! Je vais plus loin : Romanciers appelés naturalistes et qui n’êtes en réalité que des romantiques effrénés, — il ne faut pas croire, parce qu’elle traîne dans le ruisseau, que la frange du manteau de Don César de Bazan ne fasse plus partie de ce manteau ! — romanciers naturalistes, qui donc a proclamé le premier la liberté de tout regarder et de tout dire ? Lui. En vérité, ceci est notre acte de foi : Tout procède du Père. Allez, travaillez, soyez féconds, soyez grands ou soyez célèbres, tentez les cimes, si tel est l’orgueil de votre front, scrutez les bas-fonds, si telfe est la pente de votre regard, n’importe ! Quiconque monte ou descend, le suit ; les rébellions mêmes ou les désertions sont une conséquence de son incessante victoire.

Puisque la plupart des Parnassiens pensaient ainsi, ils ne devaient pas songer, on le comprend maintenant, à être des révolutionnaires en poésie. Quoi donc, dira-t-on, ils se résignaient d’avance à l’imitation servile du Maître ? Point du tout ! Je m’explique.

Victor Hugo, d’un puissant coup d’aile, a