Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

n’avaient à soumettre leur inspiration à aucune loi acceptée. Fais ce que tu pourras, pourvu que tu le fasses avec un religieux respect de la langue et du rythme : telle aurait dû être et telle fut, en effet, leur devise.

En outre, jamais ils ne furent, jamais ils ne tentèrent d’être des novateurs.

Ils ne croyaient pas que le moment fût venu, au point de vue de la poésie, d’une révolution dans les esprits.

Que sera la poésie française dans un avenir lointain que nous ne verrons pas ? c’est ce que nul ne saurait dire, ne saurait prévoir même ; c’est le secret des génies futurs.

Au dix-neuvième siècle, toute poésie française vraiment digne de ce nom dérive de Victor Hugo. Cela est, il est heureux que cela soit, et il serait impossible qu’il en fût autrement.

Alphonse de Lamartine, qu’un critique sévère appela le plus grand des amateurs lyriques, et qui, plus sévère encore, disait de lui-même : « Je ne suis qu’un amateur très distingué », Alphonse de Lamartine laisse derrière lui une gloire élevée et sereine entre toutes, mystérieusement harmonieuse et tendre, qui nous appa-