Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/301

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Écoutez ces deux strophes sur une statuette de faune qui se dresse dans un parc :


Un vieux faune de terre cuite
Rit au centre des boulingrins,
Présageant sans doute une suite
Mauvaise à ces instants sereins

Qui m’ont conduit et t’ont conduite,
Mélancoliques pèlerins,
Jusqu’à cette heure dont la fuite
Tournoie au son des tambourins.



Mais, malgré ces sourires d’un instant, d’ailleurs mélancoliques, les mornes rancœurs de naguère et les rêveries funèbres n’ont pas tout à fait abandonné le poète. Sous son regard persistant, les beaux jeunes hommes et les faciles jeunes femmes des parcs enchantés dépouillent bientôt le satin de leur peau et l’or de leur chevelure. Ce sont des spectres qui s’enlacent dans le mystère des ramures. Les danses deviennent macabres. Un reste d’élégance complique étrangement la hideur, et l’on voit dans le tournoie-