Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/29

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de valeur qui, d’abord, nous furent hostiles, — même nos ennemis de jadis sont devenus, à de rares exceptions près, nos amis ; eux manquant de mémoire, et nous de rancune, nous nous sommes réconciliés. Tout est bien qui finit bien. Mais cela avait bien mal commencé !

Je crois donc que le moment n’est pas inopportun pour faire connaître les premières espérances, les premiers efforts, les premières œuvres du groupe à qui l’on doit des hommen déjà illustres; pour raconter son histoire, ou plutôt sa légende, sa légende bizarre, tourmentée, aventureuse, grave et triste souvent, souvent folle et chimérique. Car, je vous l’ai dit, ceux qu’on appelait Parnassiens étaient tous, à leurs débuts, de très jeunes hommes. C’est un roman par bien des endroits que leur vie littéraire, un roman quelquefois fantasque comme les charmantes épopées d’Alexandre Dumas. Léon Dierx, le plus grave de tous, ne pourrait-il pas faire songer à la figure mélancolique et sereine d’Athos ? Glatigny est une sorte de d’Artagnan qui ferraille à coups de ballades. François Coppée a quelque chose de l’attitude fine et délicate d’Aramis. Contées comme elles ont été