Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/269

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Que de fois l’on te vit dans les gazons épais,
Seul et grave, rôder autour des cimetières,
Enviant tous ces morts qui dans leurs lits de pierres
Un jour s’étaient couchés pour n’en sortir jamais !


Je voudrais parler plus longtemps de Léon Dierx. Mais d’autres poètes me réclament. Je n’ajouterai que quelques paroles et je les adresse surtout aux très jeunes hommes qui me font l’honneur de m’écouter, à ces jeunes hommes artistes déjà ou artistes bientôt, qui pour nous, vieillissants, sont comme le commencement de la postérité : — c’est à vous, nos amis inconnus et chers, à vous qui lisez et relisez l’œuvre de Léon Dierx, qui savez à quel point elle est délicieuse et haute, c’est à vous qu’il appartient de la répandre dans les esprits et de l’imposer à l’admiration de tous. Vous croyez que l’auteur des Amants et des Lèvres closes est un esprit magnifique et doux : dites-le, proclamez-le. Celui que vous reconnaissez pour un de vos plus chers maîtres, apprenez à tous qu’il est un maître en effet. Nous vous confions le soin de sa renommée ; et que, grâce à vous, grâce à