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Je pourrai, je pourrai, Nixe horrible, Sirène,
               Secouer enfin la langueur
De mes sens et purger, ô femme ! la gangrène
               Pont tu m’as saturé le cœur.

Ainsi que fait du fard brûlant dont il se grime
               L’histrion, chanteur d’opéras,
Ou comme un spadassin essuie, après le crime,
               L’épée atroce sous son bras.

*

Cependant, malgré l’apparition de François Coppée, — j’entends sa toute première apparition, — le groupe des nouveaux poètes n’était pas encore complet. Plusieurs de ceux qui devaient compter parmi les meilleurs d’entre nous ne faisaient pas encore partie de notre fraternel cénacle. Il nous manquait Léon Dierx, José-Maria de Heredia, Armand Sylvestre et d’autres.

Et ce qui nous manquait aussi, c’était une ferme discipline, une ligne de conduite précise et résolue. Certes le sentiment de la beauté, l’horreur des niaises sensibleries qui déshono-