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rent le Parnasse contemporain, comme Théophile de Viau avait publié le Parnasse satyrique, comme d’autres lyriques avaient publié d’autres Parnasses. Où était le mal, où était le ridicule ? D’ailleurs, pour les baptiser sans leur permission on n’avait pas attendu l’apparition de leur œuvre collective. Parce qu’ils s’inquiétaient de la correction et de la pureté du style, on les avait nommés les Stylistes ; les Formistes, — les Fô-ôrimistes, avec des voix de Brid’oisons — parce qu’ils prenaient souci de la forme ; les Fantaisistes, parce que l’un d’eux avait fondé un journal intitulé la Revue fantaisiste. Une fois, Albert Glatigny dédia un poème à Théophile Gautier sous ce titre : l’Impassible ; Louis-Xavier de Ricard, un des nôtres que les études sociales nous ont ravi, s’avisa, dans une lettre à un ami, qui fut imprimée je ne sais où, de recommander l’impassibilité aux penseurs, et moi-même j’avais écrit ces deux vers :


La grande Muse porte un peplum bien sculpté
Et le trouble est banni des âmes qu’elle hante ;


dès lors, nous eûmes beau pousser des cris et faire des gestes de réclamation, prendre, en un