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La gazelle qu’au fond des bois trouble le cor,
À tes travaux charmants soumis avec délices,
T’adoraient, vierge auguste à la couronne d’or !

Sur la crête des monts, Diane aux jambes lisses
Qui, fière et dédaignant le chœur mélodieux
De ses Nymphes, conduit les aboyantes lices

Dans le bois où l’attend le faune insidieux,
N’évita point ton joug, ô terrible Aphrodite !
Et par toi les désirs naissaient au cœur des Dieux,

Les hommes, enfouis dans leur fange maudite.
S’agenouillaient en foule à tes autels divins ;
Le débauché qui rit, le sage qui médite,

Le poète qui va, troublé de songes vains,
Ecouter la chanson des brises parfumées
Et respirer la nuit douce dans les ravins,

Le conquérant farouche enivré de fumées,
Le bandit qui s’embusque au détour du chemin.
L’hétaïre au peplum agrafé de camées.