Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/176

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Selon les rites du Permesse,
Amour y sera le seul Dieu,
Et les Grâces diront la messe !


Cependant je ne dois point laisser croire que tout le livre est d’un ton langoureux comme le Rossignol ou minaude comme ces deux sonnets. À côté de l’adolescent rêveur et du petit abbé de cour, il y avait un lyrique, fort chétif sans doute, mais un lyrique en somme. Parmi les pièces les moins indignes d’être conservées se trouve un long poème intitulé Pantéléia, Pantéléia, c’est-à-dire toute parfaite. Par une rencontre assez bizarre, il y a, au ciel et dans les livres d’^tronomie, une étoile qui porte ce nom. Je l’ignorais alors et sans doute je n’eusse pas osé donner sciemment un titre aussi lumineux à une œuvre aussi peu éclatante. Dans Pantéléia, créature idéale et chimérique, j’avais rêvé de faire vivre, de rendre sensible l’idée de la Beauté éternelle. Pantéléia, errant nue dans les forêts mystérieuses, parmi les bêtes sauvages qui l’adorent et les petits oiseaux qui la chantent, c’était tout le rêve humain, toute la perfection jalouse qui se refuse, hélas ! à