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la carrière du vol ; il a escaladé des murs, enfoncé des portes, vidé des tiroirs, des caisses, et les juges l’ont sans doute envoyé en Nouvelle-Calédonie ou dans quelque prison cellulaire ! Je les approuve, à cause du mouchoir.

Mais, je l’avoue, ce mois de prison ne réussit pas à me convaincre de ma culpabilité. J’étais une âme endurcie. Aujourd’hui même, il m’est impossible de me repentir d’avoir écrit cette folle comédie. Oh ! ce n’est point que je la juge bonne. Parfaitement absurde, voilà ce qu’elle est en effet, et peu originale dans sa recherche de l’originalité. Le Roman d’une nuit, dont je ne vous lis pas un vers, parce que ce serait du temps mal employé, c’est quelque chose comme les Marrons du feu avec la rime en plus et le génie en moins. Alfred de Musset avait accroché au balcon de la Camargo l’échelle de corde par où j’ai grimpé jusqu’au boudoir de la Bombinella et mon Antoine a baisé sur les lèvres de cette folle fille la bouche de la Camargo. Une seule chose dans cette bouffonnerie mérite peut-être quelque estime, je veux dire l’inquiétude de la forme. Et j’espère aussi que les lecteurs y ont reconnu dans l’allure et le