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Wagner génie, vous montrer l’œuvre après avoir esquissé la personnalité. Cette étude nous entraînerait trop loin ; qu’il me soit permis de dire quelques paroles seulement ; et, ces paroles, je les adresse particulièrement à ceux d’entre mes auditeurs qui ne sont pas encore familiers avec ce qu’on appelait la musique de l’avenir, du temps où on nous appelait les Parnassiens.

Si vous êtes dépourvus de parti-pris, si vous cherchez dans les grands spectacles artistiques quelque chose de plus que le plaisir de l’oreille et des yeux, si vous osez blâmer certains grands compositeurs italiens de leur paresse et quelques grands compositeurs français de leurs concessions, si le drame lyrique, tel qu’il fut permis à M. Scribe de le concevoir, ne satisfait pas entièrement vos aspirations, si vous êtes pleins d’un enthousiasme sincère pour le vrai art dramatique qui a donné le Prométhée enchaîné à la Grèce, Macbeth à l’Angleterre et les Burgraves à la France, entrez résolument dans l’œuvre de Richard Wagner, et, en vérité, d’admirables jouissances, accrues par le charme de la surprise, seront le prix de votre initiation.

Par l’audace et la simplicité de ses conceptions