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, le mot qui remue toutes les fibres de l’âme est : la forêt !

Les longues courses au grand air, sous ce ciel si pur et si brillant de nos hivers canadiens, l’écho répercuté au loin des coups de hache sur le bois gelé, le bruit des grands arbres qui tombent en sourds mugissements ou en fracas terribles,… tout les enivre de joie et d’enthousiasme.

Et c’est ainsi que cette voix séduisante de la forêt, petit à petit et inconsciemment, a fait taire en eux cette autre voix douce et plaintive de la terre qui meurt.

Mais ce n’est plus une plainte qui s’élève, à cette heure, du sol délaissé, c’est un cri de détresse…

Le cri de la misère qui va s’étendre sur le pays.

Le cri de la famine qui guette le monde.