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ce qu’on peut avoir de fortune n’est jamais que pour les autres. En supposant que le compte soit encore exact à l’heure qu’il est, il sera bon de considérer que dans quinze ou vingt ans, il risque fort de ne l’être plus, et qu’en tout cas le sage qui s’applaudirait de la modération avec laquelle il bornerait ses désirs à dix mille livres de rente, grace à l’observation de M. Wattelet, pourrait bien n’être encore qu’un sage très-personnel.

Ce qui m’a le plus dégoûté d’être pauvre, ce n’est assurément pas le bonheur des riches, ce n’est pas non plus le mépris qu’ils ont pour les pauvres ; c’est