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ce cœur trop foible n’oubliait rien, il se serrait douloureusement au souvenir des peines et des regrets du pauvre Séligni. Quelque libre que je fusse de disposer de moi-même aux yeux de la loi, je me sentais comme retenue encore par les chaînes que je venais de rompre ; il m’en avait tant coûté ! L’agitation d’une jeune personne élevée dans les principes de l’honnêteté la plus pure, ne peut guère être plus vive en se livrant à son amant sans l’aveu d’une famille qu’elle est forcée d’honorer, de chérir, dont elle sent qu’elle était l’idole et qu’elle va plonger dans la douleur et le désespoir.

Depuis mon mariage, vous avez eu souvent, ma chère Henriette, de mes nouvelles ; vous savez avec quelle constance de soins et d’attentions d’Eglof ne cessa de s’occuper de mon