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Victime des vengeances et de la lâcheté d’un favori de son maître, il s’était vu forcé de s’expatrier, et condamné, pour ainsi dire, aux pénibles incertitudes d’une vie errante. Quelques amis puissans qu’il avait retrouvés en France s’étaient empressés à lui chercher plusieurs ressources qui pouvaient lui convenir ; mais il trouvait toujours de fortes raisons pour se refuser à celles qui l’auraient à jamais séparé de moi. La plus légère espérance de pouvoir subsister dans les lieux que j’habitais ne tardait pas à l’y ramener, quelques avantages que pussent lui promettre encore pour l’avenir les projets qui l’en avaient éloigné. Ces absences forcées interrompaient souvent l’espèce de liaison qui s’était formée entre nous ; elles empêchèrent sans doute aussi Séligni d’en observer les commencemens avec