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tous ces mouvemens au fond de son ame, à les traiter elle-même de chimères romanesques ; mais elle y retombait sans cesse, et presque toujours avec une sorte de complaisance qui n’altérait que sa gaîté naturelle, sans nuire à la douceur de son caractère, au charme de ses entretiens. Les jours qu’elle regardait comme les plus heureux de sa vie étaient ceux qu’elle passait avec Séligni dans la plus parfaite solitude, dans son ménage ou dans le sien, et sur-tout à une petite campagne qu’elle avait louée près du peur bois de Romainville, dans cette jolie contrée où quelque près qu’on soit de Paris on croit en être si loin. Son âme se plaisait à s’y concentrer toute entière dans la jouissance d’un sentiment tout nouveau pour elle, de ce sentiment à qui ses vœux eussent sacrifié volontiers les plus doux