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trouve jetté par la destinée, et le sentiment que l’on porte au fond du cœur, se forment bientôt une existence isolée, lorsque l’un ne peut se concilier avec l’autre, lorsqu’ils ne peuvent se dégrader ou s’honorer mutuellement. N’a-t-on pas vu des femmes de la plus haute naissance choisir leurs valets pour amans, et la maîtresse obscure d’un soldat, devenue la compagne d’un grand homme, s’asseoir dignement sur le premier trône de l’univers ? Sans nous arrêter à de tels exemples, regardez autour de vous : que de vertus, que de sentimens généreux et sublimes ne découvrirez-vous pas jusque dans les conditions les plus malheureuses et les plus avilies ? Les habitudes attachées à l’emploi de ces conditions si dignes de pitié, quoique d’une nature vicieuse, cessent en quelque sorte d’être des