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que de tout temps les Poètes furent de tous les hommes les plus fous et les plus audacieux.

Il faut avouer que la manière de vivre des Troubadours les exposait sans cesse aux tentations les plus séduisantes ; ils voyageaient dé château en château, et par-tout où leur réputation les avait précédés, ils étaient comblés de fêtes et de caresses : ainsi que les Chevaliers errans ils regardaient comme une chose essentielle leur état d’avoir fait choix d’une beauté à laquelle ils consacraient tous leurs vers, à laquelle ils faisaient hommage de tous leurs succès. Après la gloire de voir les plus illustres Chevaliers se battre pour la défense de leurs charmes, en était-il pour les Dames une plus douce que celle de les entendre célébrer par les plus fameux Poètes ? Comment résister au