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classiques, et de s’en faire à toutes les époques de la vie une habitude journalière.

Lorsque le métier que je faisais à Paris m’obligeait à lire, pour ainsi dire, toutes les inepties, toutes les frivolités que chaque jour y voit éclore et disparaître, je m’étais fait comme un devoir religieux de ne pas passer un jour sans relire quelque morceau de Virgile ou de Racine, quelques pages de Voltaire ou de Rousseau. Madame de Sévigné ne recommandait-elle pas à sa fille établie en Provence, de relire souvent Boileau, Molière et Bossuet pour se préserver du mauvais air de la province ?

J’ai connu des hommes de beaucoup d’esprit et de beaucoup de talent, borner très-réellement l’étendue de leur capacité, corrompre, ou du moins émousser sensiblement leur