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perception simple qui en fournit le premier germe, la distance réelle n’est jamais fort grande.

Nos idées les plus spirituelles, nos sentimens les plus purs, nos pensées les plus élevées, malgré le faste imposant de notre langage, examinées de près, se ressentent toujours encore assez de leur obscure et grossière origine.

L’idée d’un ordre moral n’est peut-être que la représentation d’une série régulière et proportionnelle de rapports physiques, appliquée à la suite de nos rapports intellectuels et moraux.

Le sentiment même de la vertu ne tire son origine que de ce sentiment de bien-être résultant de l’heureux équilibre de nos forces physiques, comparé très-naturellement à celui qui doit résulter de l’heureux équilibre de