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BALADON, marchant et la regardant.

Maintenant, observez que par un de ces contrastes si fréquents dans la nature, quand vous avancez la jambe droite, c’est le bras gauche qui fait un mouvement ; quand vous avancez la jambe gauche, c’est le bras droit qui remue… marchez maintenant ni trop lentement, (Il marche lentement.) ce qui donne un air indolent… vous voyez, j’ai l’air indolent… ni trop vite. (Il marche rapidement.) ce qui donne un air étourdi ! Vous voyez, j’ai l’air étourdi…

BATHILDE.

Grand merci, monsieur Baladon…


Scène II

Les Mêmes, MADEMOISELLE PATURELLE, FRIQUET.
MADEMOISELLE PATURELLE, Friquet.

Par ici, maintenant, venez par ici, mon garçon.

BALADON, s’élançant.

Ah ! mademoiselle.

MADEMOISELLE PATURELLE.

Eh bien ! quoi ?

BALADON, bas.

Ce soir, n’est-ce pas ?

MADEMOISELLE PATURELLE, bas.

Oui, ce soir, mais prenez garde. (Regardant le côté par lequel elle est entrée.) Il n’arrivera donc pas, ce garçon ; arrivez donc…

Entre Friquet, un arrosoir à chaque main, fatigué, n’en pouvant plus.

FRIQUET.

Me voici, madame, me voici.

MADEMOISELLE PATURELLE.

Madame ! combien de fois vous ai-je dit de m’appeler mademoiselle.

FRIQUET.

Combien de fois ? je ne sais pas, mais vous me l’avez dit pas mal…