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LE COMTE.

Qu’est-ce que tu dis de cela ?…

BERGERAC.

Je dis… je dis… (Regardant les deux domestiques.) que je voudrais bien que l’un de ces marauds se mît à rire pour avoir le plaisir de lui passer au travers du corps le sabre que voilà !…

Les deux domestiques deviennent sérieux. Entre Mariette.

MARIETTE.

Eh bien, messieurs ?…

LE COMTE.

Eh bien ! quoi ?…

MARIETTE.

Je viens prendre vos ordres pour ce petit dîner que vous voulez faire…

BERGERAC, furieux.

Et c’est une femme, c’est une femme !

LE COMTE, à Mariette.

Veux-tu bien te sauver toi… (Aux domestiques.) Et vous aussi, allez au diable.

BERGERAC.

Bélîtres ! (Mariette sort suivie avec empressement par les deux domestiques.) Et toi, qu’est-ce que tu en penses ?…

LE COMTE.

Je pense que c’est bien fait, et que ça nous apprendra à chercher des aventures, au lieu de nous occuper de nos femmes…

BERGERAC.

Ah ! nos femmes…

LE COMTE.

Nos adorables petites femmes…

BERGERAC.

Mais puisqu’on ne veut pas nous les donner nos femmes…

Mimi paraît en haut de l’escalier et descend.

LE COMTE.

Justement, puisqu’on ne veut pas nous les donner, il faut les prendre, et quant à moi… j’y suis décidé… (En remontant vers la porte, il aperçoit Mimi.) Un de nos camarades…