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––––––Plus d’un, à l’avant, à l’arrière,
––––––Me heurtait sans crier holà !
––––––Mais je ne m’en occupais guère,
––––––Car la belle était toujours là !…
––––––Et toujours mes yeux revenaient
––––––À ce jeune et charmant visage,
––––––À ces vingt ans qui rayonnaient…
––––––Ah ! si j’avais eu du courage !
––––––Mais n’osant oser davantage,
––––––Je soupirais et me taisais !
–––––––––Hélas ! je soupirais,
–––––––––Et me taisais !…
LA CORILLA.
–––––––––Ah ! l’homme charmant !
–––––––––Voilà justement
––––Ce qu’il me faudrait pour jouer ma scène !
–––––––––Comme demain soir
–––––––––On viendrait nous voir,
––––La salle, vraiment, demain serait pleine !

À Vert-Vert.

––––––Ainsi cette femme était belle
––––––Et ses regards étaient fort doux ?
VERT-VERT.
––––––Je crois encore être auprès d’elle
––––––En me trouvant auprès de vous !
LA CORILLA.
––––––Et cependant, à ma prière,
––––––Monsieur, vous avez résisté !…
VERT-VERT.
––––––J’eus grand tort, mais plus de colère,
––––––Je ferai votre volonté.
LA CORILLA.
––––Bien vrai ?
VERT-VERT.
––––Bien vrai ? Bien vrai !
LA CORILLA, avec malice.
––––Bien vrai ? Bien vrai ! Cette femme était belle
––––––Et ses regards étaient bien doux.