Page:Meilhac et Nuitter - Vert-Vert.pdf/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
VERT-VERT.

Ne m’avez-vous pas dit, à l’instant, qu’il y avait un moyen de tout arranger ?…

LA CORILLA.

Le meilleur et le plus simple de tous.

VERT-VERT.

Quel est-il ?

LA CORILLA.

La pièce ne passe que demain. Vous avez une voix charmante… vous pourriez apprendre le rôle, et prendre la place de ce pauvre Bellecour.

VERT-VERT.

Moi ! jouer la comédie !

LA CORILLA.

Jouer l’opéra, monsieur ! c’est bien différent.

VERT-VERT.

Monter sur les planches !

LA CORILLA.

Oh ! deux petites marches tout au plus !

VERT-VERT.

Jamais, madame !

LA CORILLA.

Jamais ?

VERT-VERT.

Jamais.

LA CORILLA.

C’est bien alors ! tant pis pour Binet. Tant pis pour moi… Oh ! après tout il ne s’agit que de perdre quelques mille livres… C’est une bagatelle !

VERT-VERT.

Quelques mille livres !… et à cause de moi vous seriez forcée… Oh ! non, voilà une chose que je ne supporterai pas.

LA CORILLA.

Il le faudra bien ! puisque vous refusez !

VERT-VERT.

Sans doute, je refuse, et cependant, pour vous être agréable, je ne demanderais pas mieux…