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LE COMTE, à Bergerac qui tire à moitié son sabre.

Eh bien ! eh bien ?…

BELLECOUR, à la Corilla.

Maintenant, madame, je suis à vous, sol, la, si, ut

LE DIRECTEUR.

Ah çà ! mais décidément vous êtes enroué…

BELLECOUR.

Croyez-vous. (Il file un son.) Ah !

LA CORILLA.

Complètement enroué…

BELLECOUR.

Au fait, ce n’est pas impossible, parce que, je vais vous dire… j’ai pris un bain…

BERGERAC.

Un bain ?…

BELLECOUR.

Oui, tout à l’heure, dans la Loire, un bain froid…

LA CORILLA.

Quelle imprudence.

BELLECOUR.

Ce n’est pas précisément une imprudence ; j’étais sur le coche, entouré de quelques connaissances, et je parlais musique !… il y avait là le plus drôle de petit bonhomme, flanqué d’un rustaud de valet… Ne voilà-t-il pas que ce valet s’avise tout d’un coup de se mêler à la conversation… — Personne n’a une plus jolie voix que mon maître, dit-il. Chantez, monsieur ! — et le petit bonhomme de chanter, et moi de rire… Alors le valet s’est jeté sur moi en prétendant que je m’étais moqué du petit bonhomme…

COUPLETS.
––––––Après m’avoir heurté, poussé,
––––––Et m’avoir donné quelques coups,
––––––Il m’a, hors du coche, lancé
––––––Dans l’eau qui coulait au-dessous.
––––––Si j’avais su j’aurais nagé,
––––––Ne ne le sachant j’étais perdu ;