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BATHILDE.

Et puis, quand cela serait ! Est-ce qu’on n’est pas accoutumé à vous voir dans le pensionnat ? Vous êtes le neveu de notre directrice, vous avez été élevé ici depuis votre enfance.

VALENTIN.

Mais qu’avait-il donc de si merveilleux, cet animal ? Est-ce que je ne parle pas aussi bien que lui ?… Est-ce que je ne mange pas les bonbons aussi bien que lui ?

Il se bourre de bonbons.

BATHILDE.

Oh ! quant à cela… oui…

EMMA.

Mais ce n’était pas pour ça que nous aimions Vert-Vert… C’était pour sa bonté…

MIMI.

Pour sa tendresse…

EMMA.

Comme il nous regardait gentiment.

BATHILDE.

Et quand on lui donnait un baiser, comme il nous le rendait doucement.

EMMA.

Avec son gros bec !

VALENTIN.

Oh ! pour ce qui est d’embrasser… n’y comptez pas !

BATHILDE.

C’est donc bien effrayant !

VALENTIN.

Effrayant ? non ! mais ennuyeux, à ce qu’on m’a dit, du moins ! C’est ma tante qui m’a dit ça !

MIMI, à Bathilde.

Eh bien oui, c’est vrai ! il n’embrasse pas, c’est une infériorité ; mais pour le reste je prétends qu’il est au moins l’égal de Vert-Vert, et que même il lui est supérieur !

EMMA.

De beaux yeux !