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––––Vert-Vert, tombant sur un lit de dragées,
––––En noirs cyprès vit ses roses changées.
––––En vain vos soins tâchaient de retenir
––––Son âme errante et son dernier soupir.
––––Adieu, Vert-Vert, pleurez, pleurez, mes sœurs,
––––Ci-gît Vert-Vert, ci-gisent tous les cœurs.
TOUTES.
––––Adieu, Vert-Vert, pleurons, pleurons, mes sœurs,
––––Ci-gît Vert-Vert, ci-gisent tous les cœurs.
MIMI.

Ah ! qu’il a bien parlé.

EMMA.

Quel esprit !…

BATMILDE.

Quel talent !…

MIMI, à Binet.

Et maintenant, Binet, fais ce que tu dois faire.

BINET.

Moi, mademoiselle, je ne sais pas parler comme M. Valentin, mais j’ai des sentiments, et je vais dire aussi mon discours (Il tire un papier de sa poche et lit) : Cher Vert-Vert, attends moi, mais attends-moi longtemps.

VALENTIN.

Eh bien ! après !

BINET.

Mais c’est tout !… Les grandes douleurs ne sont pas bavardes !

Valentin a aperçu les bonbons abandonnés sur un banc. Il se glisse jusque-là, s’assied sur le banc et se met à croquer gaiement les bonbons.

EMMA.

Allons ! c’est fini !

BATHILDE.

Bien fini !

MIMI.

Il n’y a plus d’espoir.

BATHILDE.

Pauvre Vert-Vert !