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COQUEBERT.

Oui, nous sommes nobles, et notre noblesse est bien à nous, car nous en avons la quittance !

MARGOT, à Bernardille.

Ça te la coupe, cadet ?…

COUPLETS.
I
Eh bien, j’l’ai vu, c’fameux Régent !
L’portier m’disait : C’est impossible !
Mais sous l’nez j’y ai mis tant d’argent
Que l’Cerbère est dev’nu sensible :
J’veux entrer, j’entre, et puis voilà !…
C’est pas plus difficil’que ça !
II
« Quoi qu’tu m’veux ? me dit monseigneur,
En nie r’gardant avec noblesse.
— C’que j’veux, c’est la grâc’d’un coiffeur
Qu’a conspiré contre Vot’Altesse.
— Tu d’mand’s sa grâce ?… Eh bien, la v’là !… »
C’est pas plus difficil’que ça !
BERNADILLE.

« La v’là !… » Son Altesse a daigné dire : « la v’là !… » alors, je suis libre ?…

MARGOT.

Oui, tu es libre… Et maintenant, Toinon, garde-le… si je tenais à le sauver, c’était pour te le rendre.

TOINON.

Et toi ?…

MARGOT.

Moi, j’ai mon affaire… je suis décidée à récompenser le dévouement obscur, l’affection patiente d’un honnête homme.

COQUEBERT.

Vous y êtes venue… Vous m’aimez ?