Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, V.djvu/377

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
365
SCÈNE CINQUIÈME.

étroite : « N’éternuez pas, ou nous sommes perdus !… » et je sens que je vais avoir envie d’éternuer… Dans ces moments-là, ça ne manque jamais… Les portes qui s’ouvrent et qui se ferment, la porcelaine volant en éclats, les courses folles à travers l’appartement… parlez-moi de ça ! c’est imprévu, c’est jeune, c’est enivrant !… La première venue et un Brésilien… voilà une passion… La plus belle femme du monde et pas de Brésilien… c’est amusant comme une partie de loto, et je n’aime pas le loto !… On dira ce qu’on voudra… mon siècle m’a fait ainsi… je suis une nature corrompue et brillante…

Il s’assied.

Scène V

BLANCPARTOUT, NINETTE.
NINETTE, rentrant et s’approchant lentement de M. de Blancpartout.

Il y en a un, monsieur !

BLANCPARTOUT.

Tu dis ?…

NINETTE.

Micheline a dit vrai, monsieur, il y en a un !…

BLANCPARTOUT.

Mais alors pourquoi tout à l’heure me jurais-tu ?…

NINETTE.

Je vous trompais, monsieur, ma maîtresse me l’a bien reproché : « Il ne faut pas, m’a-t-elle dit, lui laisser ignorer la vérité plus longtemps… Il y en a un !… »

BLANCPARTOUT, se levant.

À la bonne heure !

NINETTE.

Allez-vous-en, monsieur.