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BARBE-BLEUE.
Nous allons voir pleurer tous ceux,
Que l’on voit si joyeux !
Rire aujourd’hui, pleurer demain,
C’est la loi du destin !
LE CHŒUR.
Rire aujourd’hui, pleurer demain,
C’est la loi du destin !

Les bohémiens et les bohémiennes vont se placer, les femmes à gauche, les hommes à droite, sur un seul rang. — Pendant la dernière reprise, Barbe-Bleue a gagné la gauche, en passant derrière les bohémiens.

BOBÈCHE.

Et maintenant, commençons sans perdre une minute… La bonne aventure, ô gué, la bonne aventure !

BOULOTTE, à Bobèche.

À tout seigneur, tout honneur !… votre main, roi Bobèche ?

BOBÈCHE, lui donnant sa main.

La voici.

Musique à l’orchestre.

BOULOTTE.

Combien de doigts à cette main ?

BOBÈCHE, étonné.

Combien de doigts ?

BOULOTTE.

Oui, combien ?

BOBÈCHE.

Cinq… je crois…

BOULOTTE.

Cinq… vous l’avouez…

BOBÈCHE, à part.

Voilà que je commence à avoir peur… mais ça m’intéresse.

BOULOTTE.

Cinq… et si à chaque fois que vous avez dit au comte Oscar : « Comte Oscar… Cet homme doit mourir !… »