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ACTE TROISIÈME.

BOBÈCHE, à Boulotte.
Chantez, pour amuser ma cour,
Refrain de guerre ou bien d’amour !
BOULOTTE.
BALLADE.
I
Nous possédons l’art merveilleux,
Nous, filles de Bohême,
De découvrir à tous les yeux,
Jusqu’à l’avenir même !
De nos chansons,
De nos leçons
Ne perdez rien ;
Écoutez bien,
Votre main dans la mienne,
Et foi de bohémienne,
Bientôt vous en saurez
Plus que vous ne voudrez ?…
Nous allons voir pleurer tous ceux
Que l’on voit si joyeux !
Rire aujourd’hui, pleurer demain,
C’est la loi du destin !
LE CHŒUR.
Rire aujourd’hui, pleurer demain,
C’est la loi du destin !
BOULOTTE.
II
Il est souvent, au fond des cœurs,
Des secrets redoutables !
Des gens qu’on fait un tas d’horreur,
Se croient invulnérables.
Mais le destin,
Ce vieux malin,
À l’œil sur eux,
Les malheureux !
Aussi, je les engage,
À s’armer de courage :
Ils vont passer maint’nant
Un quart d’heure embêtant !…