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ACTE DEUXIÈME.

BOULOTTE, passant à gauche.
Mourir !… c’est une horreur !…
BARBE-BLEUE, farouche.
N’as-tu rien à te reprocher ?…
Si tu voulais chercher,
Tu saurais découvrir
Pourquoi tu vas mourir !
BOULOTTE.
Une jeuness’, mêm’la plus sage,
À toujours là quelqu’repentir.
J’en ai deux… moi, pas davantage.
Y a-t-il de quoi m’en fair’mourir ?
COUPLETS.
I
Pierre, un beau jour, parvint à m’prendre.
Un p’tit baiser… j’devais crier…
J’en conviens, j’aurais dû m’défendre…
Mais j’savais pas… c’était l’premier !
BARBE-BLEUE.
Hé là !
Je ne savais pas ça.
BOULOTTE.
Ah ! ah !
Vous ne saviez pas ça ?…
J’croyais, moi, que j’mourais pour ça
II
Le s’cond, c’était l’coq du village,
Un enjôleur !… mais croyez bien
Qu’s’il n’m’avait pas promis l’mariage,
Il n’eût obtenu rien de rien !
BARBE-BLEUE.
Hé là !
Je ne savais pas ça.
BOULOTTE.
Ah ! ah !
Vous ne saviez pas ça ?
J’croyais, moi, que j’mourais pour ça !