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ACTE DEUXIÈME.

LE COMTE, d’une voix étouffée.

Oui.

Il se lève et remonte.

BOBÈCHE, avec éclat à Saphir, qui continue à écouter avec stupeur et qui est toujours assis.

Une femme… à cause de qui j’ai été obligé de faire tuer un homme, il n’y a pas un quart d’heure !

Saphir se lève.

CLÉMENTINE, avec déchirement.

Un homme tué à cause de moi !… Et qui ça ?

BOBÈCHE, terrible.

Alvarez, madame !

CLÉMENTINE, avec un grand soupir de délivrance.

Alvarez ! Ah ! vous m’avez fait une peur !…

BOBÈCHE, à part.

Allons, bon !… Ce n’était pas lui !… Tout est à recommencer ! (Musique à l’orchestre. – Haut.) Qu’est-ce ?

LE COMTE, redescendant.

C’est le sire de Barbe-Bleue et sa nouvelle épouse !

BOBÈCHE.

Alors, fin de la scène intime… (Les pages remettent les sièges en place et sortent par la droite, en emportant le guéridon. — Au comte Oscar.) Je suis satisfait de vos services… Je vous nomme gouverneur de nos provinces du sud… celles qui, jusqu’à présent, ont refusé de reconnaître notre autorité.

LE COMTE.

Ah ! ma reconnaissance…

Il remonte.

SAPHIR, à la princesse, bas.

J’ai beaucoup réfléchi pendant la scène intime… une fois mariés, nous verrons très peu tes parents…