Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, III.djvu/270

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
258
BARBE-BLEUE.

BOULOTTE, bas.
Qui ?… moi, peur ?…
Jamais, manant ou grand seigneur,
Jamais homme ne m’a fait peur.
BARBE-BLEUE.
Ça, maintenant, que l’on s’apprête
À retourner dans mon manoir !
Je veux terminer cette fête
Aujourd’hui même, dès ce soir !
Les cavaliers, dans ce voyage,
Iront à cheval, comme il sied ;
Les gens de pied, selon l’usage,
Les gens de pied iront à pied.
LE CHŒUR.
Les gens de pied, selon l’usage,
Les gens de pied iront à pied.
BARBE-BLEUE.
Allons, marchons !
Allons, partons !
Gai, gai, marions-nous !
Le mariage est doux !
Allons, marchons !
Allons, partons !
Chaud, chaud, partons gaiement !
Je suis impatient !
LE CHŒUR.
Allons, marchons !
Allons partons !
Gai, gai, mariez-vous !
Le mariage est doux !
Allons, marchons :
Allons, partons !
Chaud, chaud, partons gaiment !
Il est impatient !
BOULOTTE, à part, regardant Barbe-Bleue.
Je sais que de l’homme qui m’aime,
On ne dit pas grand bien ;
Mais bah !… essayons-en tout d’même !
Qui n’risque rien n’a rien !