Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, III.djvu/258

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
246
BARBE-BLEUE.
FLEURETTE, sortant de sa cabane.

Que me voulez-vous ?

LE COMTE.

Deux mots, la belle enfant !

FLEURETTE.

Sont-ce des fleurs que vous voulez ?

LE COMTE.

Pour le prix que je viens t’offrir, jamais tu ne pourrais trouver assez de fleurs dans ton magasin…

FLEURETTE.

Si vous avez à dire des choses qui soient contre l’honneur, vous feriez mieux de passer votre chemin.

LE COMTE.

Vous ne me comprenez pas.

FLEURETTE.

Expliquez-vous, alors.

LE COMTE.

Vous êtes la fille ?…

FLEURETTE.

Du bon Lyciscas, un digne vieillard…

LE COMTE.

N’avez-vous jamais entendu dire que ce digne vieillard n’était pas votre père ?

FLEURETTE.

Si fait, quelquefois !

LE COMTE.

Et ça ne vous a pas fait venir des doutes ?

FLEURETTE.

Je n’ai vu là dedans qu’une de ces plaisanteries…