Page:Meilhac et Halévy - La Vie parisienne, 1866.djvu/41

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
GARDEFEU, à part.

Comment, je vais lui prendre de l’argent pour… oh ! c’est indigne !

LE BARON.

Eh bien, ça me coûtera ?…

GARDEFEU, à part.

Prenons-lui en très-peu, au moins.

LE BARON, à part.

J’irai bien jusqu’à cent, cent vingt francs par jour. (Haut.) Eh bien ?

GARDEFEU.

Eh bien ! mais ça sera dix francs !

LE BARON.

Dix francs !

GARDEFEU.

Aimez-vous mieux cent sous ?

LE BARON.

Par tête ?

GARDEFEU.

Non, pour tout le monde !

LE BARON.

C’est bien bon marché ! Comment pouvez-vous vous en tirer ?

GARDEFEU.

Oh ! je vais vous dire… c’est une compagnie… moi, je suis employé… j’ai un traitement fixe… alors, ça m’est bien égal… si la compagnie fait de mauvaises affaires… ça regarde ceux qui ont des actions… vous devez comprendre que je n’en ai pas, moi ; j’ai un traitement fixe. Je ne tiens qu’à une chose : c’est à ce que mes voyageurs soient de bonne humeur. Pour cela, je les fais payer très-peu… ainsi, je vous ai dit cent sous… voulez-vous que ce soit quatre francs ?… trois francs dix sous…

LE BARON.

Non ! non ! je ne veux pas lésiner… pour une pièce de quinze sous…

GARDEFEU.

C’est entendus alors ?