Page:Meilhac et Halévy - La Périchole, 1869.pdf/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
PIQUILLO.

Que voulez-vous, Altesse ?… Pour ces choses-là, il faut avoir été pris tout petit.

DON ANDRÈS.

Je ne vous dis pas le contraire… mais enfin, il me semble que moi, si j’avais été chargé de présenter une dame et si je m’en étais aussi mal tiré, ça exciterait mon amour-propre.

LA PÉRICHOLE.

A ta place, moi, je demanderais à recommencer.

PIQUILLO.

Vous plaisantez, j’aime à croire, vous plaisantez. (A la Périchole.) Misérable !

Il passe à gauche.

DON ANDRÈS[1].

Eh bien ! non, je ne plaisante pas… et la preuve que je ne plaisante pas, c’est que cette présentation, qui n’a pas marché ce matin, je désire qu’elle ait lien de nouveau tout à l’heure, à mon dîner.

LA PÉRICHOLE, à Piquillo.

Oui, à son dîner.

DON ANDRÈS.

Et si elle ne marche pas bien ce soir, je saurai ce que j’ai à faire. — Je vous enverrai chanter des chansonnettes chez mes bons amis les Indiens. — Ils n’aiment pas la musique, mes bons amis les Indiens, mais ils aiment les musiciens. — (Il fait le signe de manger.) Vous m’avez compris. — Causez ensemble et prenez un parti. — A tout à l’heure ! — (Il remonte vers la droite, puis, se retournant avant de sortir :) Ils aiment beaucoup les musiciens !

Il sort par la droite.


Scène XI

PIQUILLO, LA PÉRICHOLE.
PIQUILLO.

Misérable !…

  1. Piquillo, La Périchole, Don Andrès.