Page:Meilhac et Halévy - La Périchole, 1869.pdf/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trent successivement par le fond de gauche et de droite, et viennent entourer Piquillo sans rien dire et en se le montrant du doigt.


Scène IV

PIQUILLO, les Courtisans.
PIQUILLO, à lui-même.

Ah ! ah ! des mesieurs maintenant !… (Pendant que les courtisans se placent un à un en demi-cercle autour de lui.) Qu’est-ce qu’ils vont me faire ? S’ils n’étaient que quatre, je croirais qu’ils veulent jouer aux… mais ils sont plus de quatre. (En voyant entrer d’autres.) Encore !… Ils forment le rond… C’est qu’ils désirent que je leur chante quelque chose… c’est mon métier… je vais leur chanter quelque chose… hum !… hum !…

Au moment où il va ouvrir la bouche pour chanter, les courtisans entonnent sans accompagnement d’orchestre.

LES COURTISANS.
––––––––Quel marché de bassesse !
––––––––C’est trop fort, sur ma foi,
––––––––D’épouser la maîtresse,
––––––––La maîtresse du roi !
PIQUILLO, à lui-même.

Quand je le disais, que je ne tarderais pas à savoir !… Je le sais maintenant… je sais que j’ai épousé la maîtresse… la maîtresse du roi !… Ah ! mais il faut que je leur explique… (Haut.) Messieurs…

LES COURTISANS.
––––––––Faut par tant de finesse
––––––––Pour deviner pourquoi
––––––––Epouser la maîtresse,
––––––––La maîtresse du roi ?
PIQUILLO.

Messieurs… messieurs… je vous en prie…