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PIQUILLO.

Je l’ai très-bien remarqué, et ça ne me va pas. — Tu y es ?…

LA PÉRICHOLE.

J’y suis.

PIQUILLO, à la foule qui se rapproche pour écouter.

« L’Espagnol et la jeune Indienne. »

Ils chantent, en s’accompagnant sur leurs guitares.

PIQUILLO.
I
––––Le conquérant dit à la jeune Indienne :
––––« Tu vois, Fatma, que je suis ton vainqueur,
––––« Mais ma vertu doit respecter la tienne,
––––« Et ce respect arrête mon ardeur.
––––« Va dire, enfant, à ta tribu sauvage,
––––« Que l’étranger qui foule ici son sol,
––––« A pour devise : Abstinence et courage ! »
––––On sait aimer, quand on est Espagnol !
LA PÉRICHOLE et PIQUILLO.
––––On sait aimer quand on est Espagnol !
LA PÉRICHOLE, pendant la ritournelle.

Deuxième couplet.

II
––––À ce discours, la jeune Indienne, émue,
––––Sur son vainqueur soulève ses beaux yeux ;
––––Elle pâlit et chancelle à sa vue,
––––Car il lui plaît, ce soldat généreux !
––––Un an plus tard, gage de leur tendresse,
––––Un jeune enfant dort sous un parasol…
––––Et ses parents chantent avec ivresse
––––Il grandira, car il est Espagnol !