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DON ANDRÈS, intrigué et se levant.

Pourquoi ses chevaux ?…. C’est égal, cet homme a de bons sentiments… et un bel organe… A en juger par son costume, il doit être de la ville. (Allant à un autre buveur qui est assis sur le banc à droite… Ce sont les deux hommes désignés par don Pedro à la scène troisième.) A en juger par votre costume à vous, monsieur, vous êtes de la campagne ?

DEUXIÈME BUVEUR, se levant.

Avec respect.

DON ANDRÈS.

Vous dites ?

DEUXIÈME BUVEUR.

Je suis, moi, de la province de Lampa.

DON ANDRÈS.

Belle province !… célèbre par ses moutons… Vous êtes éleveur ?…

DEUXIÈME BUVEUR.

Par obéissance.

DON ANDRÈS.

Comment ?…

DEUXIÈME BUVEUR.

Eh bien oui,… je suis… ce que vous venez de dire… j’ai des moutons, quoi…

DON ANDRÈS.

Et cela va-t-il un peu, les moutons ?

DEUXIÈME BUVEUR.

Ça ne va pas mal…. ça ne va pas mal… Seulement, pas assez de gratifications…

DON ANDRÈS, étonné.

Comment, pas assez de ?

DEUXIÈME BUVEUR.

Eh ! non… parce que, une supposition que le bourgeois rentre passé minuit, il devrait donner quelque chose…

DON ANDRÈS.

Ah çà ! mais… vous n’êtes donc pas éleveur ?

DEUXIÈME BUVEUR.

Si fait… je suis… j’ai des moutons, quoi…