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[1]MASTRILLA, riant.

Parce qu’elle avait peur d’éclater au nez de…

DON ANDRÈS.

Au nez de ?…

MASTRILLA, riant toujours.

Au nez de monsieur le docteur…

DON ANDRÈS, lui donnant une pièce de monnaie.

Tenez, et laissez-moi tranquille toutes les trois.

[2]MASTRILLA, qui a passé à gauche.

Mais, monsieur le docteur…

Elle rentre dans le cabaret en riant aux éclats.

DON ANDRÈS.

Il n’y a pas moyen de causer sérieusement avec ces péronnelles… Mon Dieu ! qu’on a de peine à savoir la vérité !… (Il commence à boire et examine les voisins. — Les voisins le regardent en souriant.) Après cela, si elles sont gaies… (Murmure général de satisfaction.) Si tout le monde est gai, c’est que ça va bien… (Au buveur qui est à sa table.) N’est-ce pas, monsieur ?… c’est que l’on n’a pas trop à se plaindre…

[3]PREMIER BUVEUR, sans bouger.

Vive le vice-roi !…

Il tient un journal qu’il ne quitte pas.

DON ANDRÈS.

Vraiment, monsieur ?…

PREMIER BUVEUR, de même.

Vive le vice-roi !…

DON ANDRÈS, avec satisfaction.

Ah ! vive le vice-roi !… c’est très-bien… mais, enfin, il n’y a rien de parfait en ce monde, et l’on pourrait sans doute trouver bien des choses à redire…

PREMIER BUVEUR, se levant.

Vive le vice-roi je ne connais que ça, moi !… ça… et mes chevaux !… Vive le vice-roi !

Il va se rasseoir.

  1. Don Andrès, Mastrilla.
  2. Mastrilla, Don Andrès.
  3. Premier buveur, Don Andrès.