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MALAGA.

Ça ? c’est une clef… la clef de ma loge ! Je l’y ai enfermé et nous causerons tout à l’heure quand nous aurons joué la scène.

RAFAEL.

Jouons-la alors.

MALAGA.

Qu’est-ce qui vous en empêche ? il y a une heure que je vous attends !

RAFAEL.

Allons bon ! voilà que c’est moi qui ai tort maintenant. Non, non, c’est entendu, c’est moi qui ai tort, jouons la scène !

MALAGA, au moment où Raina va parler.

Son contrat ! ah ! ah ! son contrat !

RAFAEL.

Vous semblez agitée et l’on dirait, princesse, Qu’un sentiment profond a troublé votre cœur. Qu’éprouvez-vous au juste, est-ce de la tristesse, Est-ce de la fureur ?

MALAGA.

L’abandon d’un amant a causé ma colère.
Il part… il est parti ! le voilà, mon tourment !
Et j’ai compris alors comme c’est chose amère
L’abandon d’un amant !

RAFAEL.

D’un amour qui s’en va, d’un amant qui nous quitte
On peut se consoler par un amour nouveau.
Je te consolerai, si tu veux, tout de suite :
Montons sur mon bateau !

MALAGA.

A qui crois-tu parler ? moi, quitter ce rivage
Avant d’avoir puni ceux par qui j’ai pleuré !
Moi, dans les bras d’un autre oublier mon outrage,
Non, je me vengerai !