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des informations… je suis allée trouver la concierge d’un de nos principaux établissements dramatiques… Madame, lui ai-je demandé, est-il possible d’entrer au théâtre et de ne pas se faire remarquer ? C’est impossible, m’a-t-elle répondu, tout à fait impossible… à cause de la rampe !… j’avais onze filles, a-t-elle ajouté, toutes les onze ont essayé, et toutes les onze…

RAFAEL.

Cependant…

PALESTINE.

Pas un mot de plus, Rafaël… Elle aime Émile, ne le savez-vous pas ?

JEANNE.

Oh ! oui, je l’aime… oh ! oui… et lors même que je serais sûre de cet avenir que vous me promettez, je préférerais encore Émile avec son modeste intérieur… Donc, ne parlons plus de cela, je vous en prie, et puisque vous devez être mon témoin, allez vous habiller… (En regardant son costume.) car je ne présume pas…

RAFAEL.

Le temps de jeter un habit noir par-dessus ce négligé de dix heures et demie… cinq minutes me suffiront… Galuchet m’attend au café d’en face avec l’elbeuf…

JEANNE.

Allez vite, vous me ferez plaisir…

PALESTINE.

Et moi aussi je vais m’habiller… et tu verras, je ne te dis que çà, tu verras, quand je reparaîtrai, que la vertu aussi doit avoir sa parure.

RAFAEL.

À tout à l’heure, ma tante.

PALESTINE.

À tout à l’heure, gamin ! Tiens, prends ça.

RAFAEL.

Dix sous.