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CATHERINE.

Et qu’il y en a d’autres… Ah ! ces marquises… je les haïs-t-y…

RAOUL.

Que dites-vous ?

CATHERINE.

J’ai tort sans doute de déborder ainsi !

RAOUL.

Débordez ! ne vous gênez pas !

CATHERINE.

Nais qu’est-ce que vous voulez… c’est plus fort que moi… Voilà avoir vu… et puis se dire que vous allez vous en aller, et que jamais, plus que jamais on ne vous reverra… c’est trop ! c’est trop !

Elle sanglote.

RAOUL.

Voyons, petite…

CATHERINE.

Vous m’avez en mépris… à cet’ heure.

RAOUL.

Mais non… mais non… ne vous gênez pas… Une personne a toujours le droit de se déclarer… quand elle est sincère.

CATHERINE.

Ah ! s’il suffisait d’être sincère.

RAOUL.

Allez-y.

CATHERINE.

Hein ? où ça ?

RAOUL.

Allez-y… j’ vous dis. Continuez à tous déclarer.

CATHERINE.

Et vous me demandiez tout à l’heure si j’étais heureuse, non… je ne le suis point… A quoi qu’ ça m’ sert d’avoir la plus belle ferme du pays… et d’avoir des écus… et des armoires pleines de linge… et des vaches dans l’étable… et des moutons…