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suis la dupe d’une ressemblance surnaturelle…. Il y a dix ans, je n’étais pas notaire alors, j’étais clerc à quelques lieues d’ici… j’aimais déjà les femmes ; je remarquai une jeunesse… tous les jours nous nous rencontrions au coin d’un vallon solitaire…. ce fut là…

LA VICOMTESSE.

Ce fut là que tu lui promis une montre d’argent que jamais tu ne lui as donnée, notaire.

MASSEPAIN.

Comment, cette jeune campagnarde…

LA VICOMTESSE.

Eh bien….

MASSEPAIN.

La Falotte !…

LA VICOMTESSE.

Eh oui…. notaire…, c’est moi, la Falotte…. la petite Falotte….

MASSEPAIN.

O surprise !…

LA VICOMTESSE.
I
––––––Autrefois j’étais villageoise,
––––––––On peut s’en souvenir,
––––––Un peu sauvage, un peu sournoise,
––––––––Pensant à l’avenir !
––––––Parfois on me trouvait songeuse
––––––––Et l’on s’en étonnait,
––––––C’est qu’une voix mystérieuse,
––––––––Tout bas me répétait
––––––––Va-t-en, la Falotte,
––––––A Paris va-t-en, marche, va ton train.
––––––––Petit pied qui trotte,
––––––A Paris souvent fait un grand chemin.