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TOTO.

A l’Ombre du vrai ?

RAOUL, ouvrant une petite cassette

Un magasin… où, pour une cinquantaine de francs, on a des rivières de diamants de vingt-cinq mille francs. J’ai acheté une petite pacotille… (Il étale ses achats) Tiens, regarde… une croix d’or… avec brillants… Trois francs cinquante… Très-gentil ça, pour se faire adorer d’une villageoise naïve. (A la vicomtesse.) En voulez-vous ?

LA VICOMTESSE.

Je ne suis pas villageoise.

RAOUL.

Et naïve…

LE VIEUX SERVITEUR, entrant du premier plan gauche[1].

Les chambres sont prêtes. On a porté les cinquante-deux malles dans la chambre de madame…

LA VICOMTESSE.

Allons faire un bout de toilette alors… un bout de toilette pour la fête que donnera Toto… Venez-vous, Pépinière ?

RAOUL.

Encore s’habiller…

LA VICOMTESSE, à Raoul[2].

C’est vrai, ces projets de retraite.

RAOUL, resserrant ses bijoux.

Dame !…

LA VICOMTESSE.

T’es bête… reviens donc avec moi à Paris. Je te présenterai à Brazileïro, un Brésilien, il a vingt-deux ans et il ne connaît personne, ce Rasta-quaire !… Il a besoin d’un ami !

RAOUL.

Ah ! un Brésilien !… (Au vieux serviteur.) Mathusalem, tiens, emporte tout ça.

Il sort avec la vicomtesse au premier plan gauche, le vieux serviteur les suit.

  1. Toto, le vieux serviteur, Raoul, la vicomtesse.
  2. Le vieux serviteur, la vicomtesse, Raoul, Toto, au fond.